Que retenir du parcours du Tour de France 2025 ?
Le tracé du Tour de France a été dévoilé, ce mardi, au Palais des Congrès de Paris. Le parcours sera 100% hexagonal. Entre Lille et Paris, 3320 kilomètres seront à parcourir (la plus petite distance depuis le Tour 2002), le tout pour 51500 mètres de dénivelé positif. À titre de comparaison, il s’agit d’un total quasi similaire à la dernière édition (52 230 m) mais près de 4 000 m de moins qu’en 2023 (55 460 m).
La 112e édition de la Grande Boucle s’élancera de la Métropole européenne de Lille le 5 juillet, pour trois premières étapes dans les Hauts-de-France, avant une longue traversée vers le sud qui fera passer le peloton en Bretagne et en Auvergne. Les favoris pourront alors se jauger lors de quatre grandes étapes pyrénéennes, dont un contre-la-montre à Peyragudes, avant de rallier la Provence et les Alpes. La dernière semaine offrira trois prestigieuses arrivées au sommet, au Mont Ventoux puis au col de la Loze et à La Plagne.
Descriptif
La première étape partira de Lille, avec une arrivée sur place, promettant un sprint final palpitant. Pour la première fois depuis 2020 et Alexander Kristoff, les coureurs véloces auront une chance de se parer de jaune pour lancer le Tour. Le lendemain, les coureurs prendront la direction de Boulogne-sur-Mer pour la plus longue étape (212 km) au déroulement imprévisible. Bien que l’arrivée (1,2 km à 3,8 %) soit relativement accessible, deux côtes courtes mais raides dans les dix derniers kilomètres, avec des pentes dépassant les 10 %, pourraient inciter certains à dynamiter la course. La troisième étape vers Dunkerque offrira une nouvelle opportunité aux sprinteurs. Ensuite, une étape incertaine vers Rouen attend les coureurs, rappelant la deuxième étape, avec une montée de 900 m à 10,6 % dans les derniers kilomètres, de quoi fatiguer quelques sprinteurs.
Même si de légers écarts pourraient apparaître dès la cinquième étape, le premier grand rendez-vous pour le classement général sera le contre-la-montre de 33 km autour de Caen, sans difficulté majeure. Puis viendront deux virées pour puncheurs, avec des arrivées à Vire Normandie (700 m à 10,2 %) et à Mûr-de-Bretagne (2 km à 6,9 %), suivies de deux étapes destinées aux sprinteurs vers Laval et Châteauroux.
Un chrono en montagne
Ensuite, le parcours se dirigera vers le Massif central, avec une étape difficile jusqu’au puy de Sancy, comprenant 4400 mètres de dénivelé positif et une arrivée qui conviendrait bien à Tadej Pogacar ou Primoz Roglic (3,3 km à 8 %). Après une étape relativement plate vers Toulouse pour récupérer, l’intensité reprendra dans les Pyrénées avec trois étapes montagneuses. La douzième étape mènera le peloton jusqu’à Hautacam (13,6 km à 7,8 %), où Wout van Aert avait marqué les esprits en 2022 en lançant Jonas Vingegaard vers la victoire.
Le jour suivant, les amateurs de suspense pourront suivre le second contre-la-montre individuel en grimpette vers Peyragudes. Les quatre premiers kilomètres seront sans difficulté, mais les huit derniers, avec une pente proche de 8 %, devraient offrir une belle bataille entre les favoris. La dernière étape pyrénéenne comportera quatre montées : le Tourmalet, l’Aspin, le Peyresourde (enchainement plus effectué depuis 1989) et une arrivée à Luchon-Superbagnères (12,4 km à 7,5 %). La 15e étape, prévue le jour suivant, ne devrait pas causer de grands écarts.
Le Ventoux en troisième semaine
Après le second jour de repos, le peloton affrontera un grand classique, le Mont Ventoux (15,7 km à 8,8 %). Les grimpeurs auront ensuite une étape pour sprinteurs vers Valence avant les deux dernières grandes joutes alpines. La 18e étape, avec 5500 m de dénivelé, sera la plus exigeante du Tour. Les enchainements Glandon (21,7 km à 5,1 %), Madeleine (19,2 km à 7,9 %) et Col de la Loze (26,2 km à 6,5 %) promettent de sacrées difficultés.
Le lendemain, cinq nouvelles ascensions mèneront à une arrivée à La Plagne (19,1 km à 7,2 %). Si les favoris auront épuisé leurs occasions de se démarquer, la 20e étape pourrait bien convenir aux échappées, tandis que l’arrivée traditionnelle sur les Champs-Élysées, de retour après un an d’absence, clôturera ce Tour de France. On fêtera en 2025 les 50 ans de cette arrivée mythique qui a tant fait pour la réputation du Tour de France à l’international.
Les points forts
- Les nostalgiques apprécieront ce retour à la tradition, à savoir d’avoir la montagne tard.
- Le contre-la-montre à Caen le 5e jour sera déjà un rendez-vous important au classement général, comme le Galibier le 4e jour l’an dernier.
- Les puncheurs et les baroudeurs auront beaucoup d’opportunités surtout dans la première moitié de Tour.
- La longueur des étapes de plaine a été raccourcie, d’une quinzaine de kilomètres en moyenne.
Les points faibles
- Aller dans le Nord sans faire un seul mètre de pavé. La première étape du Tour de France de l’an dernier avait été un vrai spectacle. Les organisateurs ont raté leur coup sur cette étape alors que le Nord regorge de secteurs pavés et de petites difficultés qui auraient pu donner un air de classique à cette première journée.
- Plutôt que d’avoir une longue procession le premier jour, pourquoi ne pas revenir au prologue ?
- Les transferts sont parfois interminables : plus de 2000 kilomètres à se farcir et donc des coureurs qui n’auront pas l’envie de jouer les prolongations en zone mixte.
Cela avantage qui ?
Cette première semaine est clairement à l’avantage de Tadej Pogacar et de Remco Evenepoel. Tadej Pogacar peut, s’il en a envie, prendre des secondes de bonification sur des étapes pour puncheurs. Remco Evenepoel peut capitaliser sur le chrono plat de Caen. Par contre, l’étape pyrénéenne comprenant Tourmalet-Aspin-Peyresourde et Luchon-Superbagnères est taillée pour Jonas Vingegaard. En pleine possession de leurs moyens, il ne fait aucun doute que la victoire finale de ce Tour de France 2025 reviendra à un de ces trois coureurs.