Ruben Amorim : comment il tente de marquer son empreinte à Manchester United
Présent à Manchester United depuis le mois de novembre, Ruben Amorim tente de faire revivre le club anglais. Le Portugais a une vision très claire de comment il veut faire évoluer les Red Devils, sur et en-dehors du terrain.
“Vous pouvez déjà voir ses empreintes. Vous savez immédiatement ce qu’il veut faire. Je crois que c’est assez clair. Ruben Amorim a eu beaucoup de succès au Sporting Portugal. Le faire pendant tant d’années, c’est remarquable, surtout avec la façon dont il y est parvenu et la manière avec laquelle ses équipes jouaient. Il a amené de l’énergie au club, aux joueurs, de nouvelles idées.” Les fleurs sont belles et sont offertes par Mikel Arteta, le coach d’Arsenal, la veille d’affronter Manchester United et Ruben Amorim. Mais ces louanges adressées au Portugais sont-elles justifiées ? Et son empreinte, quelle est-elle, justement ?
Face à une montagne
Depuis son arrivée sur le banc de Manchester United, le 11 novembre dernier, le Portugais a en tout cas ramené un vent de fraicheur. Ses débuts ont été particulièrement prometteur, et la confiance reste présente malgré une passe délicate depuis le mois de décembre. Il faut toutefois lui laisser du temps, car ses idées sont intéressantes.
D’autant que Ruben Amorim est face à un défi colossal : redonner à ce club mythique sa grandeur passée. Conscient de l’ampleur de la tâche, il reconnaît l’importance de dépasser le simple rôle de coach : « À Manchester, tu sens le poids des années. Si tu gagnes ici, c’est différent. »
Défense remaniée et pressing haut
Pour atteindre ses objectifs, il mise sur un pressing haut et une organisation défensive à trois. Cependant, il doit relever plusieurs défis majeurs : améliorer la condition physique de ses joueurs, renforcer la maîtrise du ballon et recréer une culture d’excellence au sein du club.
Sur le plan défensif, les résultats sont préoccupants. Depuis son arrivée en novembre, United a encaissé 23 buts en 12 rencontres, ne préservant qu’une seule fois ses cages inviolées. Malgré des talents comme Matthijs de Ligt, Lisandro Martínez ou Harry Maguire, le manque d’équilibre collectif persiste, en partie à cause de la mise en place du 3-4-2-1, un système atypique en Angleterre. Amorim défend néanmoins ses choix : « Ce n’est pas une révolution. C’est notre façon de voir le football. »
Des principes qui peinent à décoller
L’attaque mancunienne a également montré certaines difficultés devant. Elle est notamment restée sur une série de trois matchs sans marquer avant la rencontre contre Liverpool. Des joueurs attendus comme Marcus Rashford ou Rasmus Højlund peinent à briller, tandis qu’Alejandro Garnacho, écarté du onze de départ, souffre d’un système peu adapté à son profil. Amad Diallo est l’une des rares satisfactions récentes, mais cela reste insuffisant pour un club de ce standing. Amorim doit trouver des solutions rapides pour rendre son équipe plus efficace.
Malgré un bilan mitigé – quatre victoires, un nul et cinq défaites –, le technicien portugais reste optimiste. Il croit fermement en ses joueurs et en leur capacité à progresser : « Vous pensez que ce n’est pas possible, mais moi, j’y crois. » Il insiste sur l’importance d’utiliser chaque minute d’entraînement pour engranger des points et affirme se concentrer sur l’amélioration quotidienne, sans se projeter sur la durée nécessaire pour un redressement.
Le retour du pragmatisme ?
Après 20 journées, Manchester United occupe une inquiétante 13e place, à sept points de la zone de relégation. Ruben Amorim assume la pression et l’urgence de la situation : « En ce moment, nous devons survivre et gagner parfois. » Pourtant, il demeure lucide sur la route à parcourir : « Nous avons de la marge pour grandir, physiquement, tactiquement et dans la maîtrise du ballon. » La question reste de savoir si ses idées, mêlant exigence et patience, suffiront à relancer un géant endormi qui en est arrivé à penser à survivre en Premier League avant de viser une qualification européenne.
Notre pronostic Arsenal vs Manchester United : victoire d’Arsenal (cote 1,62).
